Légitime, la restitution de la Joconde en Italie

Une association vient de demander à la France de restituer la Joconde à l’Italie et elle a raison.  En exigeant dans un premier temps que le tableau de Léonard de Vinci  soit retiré du patrimoine de Louvre, cette association certes un peu fantaisiste et nommée 'International Restitutions", pose un vrai problème sur les conditions d'acquisition du portrait de Mona Lisa par François Ier  et qui sont tout à fait illégales. Le roi l'a achetée à un des deux amants de Vinci, soit à son élève Salai qui a servi de modèle  pour la Joconde soit à l'autre éphebe Francesco Melzi, mais rien n'est précis en la matière. Mais ce qui est sûr, en tant que spécialiste de Léonard de Vinci avec un nouveau roman "La Joconde au.masculin", c'est que ces deux jeunes gens qui ont accompagné le génie en France en 1516 n’avaient aucun droit de possession sur l’œuvre. Aucun testament le prouve. Aucune lettre de Vinci indique qu'il a donné le tableau à l'un ou l'autre.  "La Joconde" appartient donc à la famille de Léonard de Vinci, la loi italienne, comme la loi française, étant formelle à ce sujet et même au XVIe siècle.

De fait comme Léonard de Vinci n'était pas marié (le mariage pour tous n'existait pas évidemment) et comme il n'avait pas d"enfants, ce sont ces parents, ses frères  et sœurs qui devaient hériter de ses biens. Aussi quand François Ier a acquis  la Joconde, il s'est rendu complice d'une spoliation d'héritage, un recel d'oeuvre d'art acquise frauduleusement. Un vol manifeste.

L' association 'International Restitutions" qui prétend agir au nom des descendants de Léonard de Vinci,  a ainsi déposé, jeudi 25 avril, une requête auprès du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction française, pour que "La Joconde" soit restituée à ces véritables propriétaires qui visiblement n'est en aucun cas sLe Louvre. Toutefois, comme le souligne le Conseil d'Etat seule la famille et les ayants droits officiels avec leur avocat peuvent faire une telle requête  et la demande sera sans aucun doute déboutée.

Issu d'une longue famille de notaires à Florence, Vinci malgré son exil en France de 1516 à 1519, n’avait pas rompu les liens avec elle,  même s’il était un enfant « illégitime » considéré un peu comme le batard de la maison  mais choyé par son père qui lui a  offert une éducation de qualité  lui permettant de devenir le génie qu’on sait.

Sentant la mort venir, Léonard de Vinci, qui décédera le 2 mai 1519 à Amboise, ètait bien au courant des lois sur les successions vu la profession de son père. Il avait rédigé un testament auprès de l’étude d’un notaire d'Amboise, Me Gilles Boreau, testament qui a disparu comme par hasard. Il a juste été retrouvé au XVIIIe siècle, en faisant un déménagement de l’étude au milieu de vieux papiers conservés dans un tonneau, un document précisant que Léonard de Vinci avait bel et bien envoyé une lettre à sa famille avec une copie de son testament afin que celle-ci entre en possession des biens qu’il léguait,

De fait, si les descendants de la famille de Léonard de Vinci sont en possession de cette lettre et du  testament, ils pourront prouver qu’il y a eu détournement d’héritage et alors là, le Conseil d’Etat saisi, sera bel et bien obligé d’admettre que François Ier a commis une forfaiture en achetant la Joconde. Qu'il a dérobé Mona Lisa ! Et même si cette lettre et le testament n’ont pas été retrouvés,  le Louvre devra prouver comment, et par quel moyen, il est entré en possession de la Joconde. S'il produit une facture ou un document signé par l’un des deux amants de Léonard de Vinci, ce sera bien la preuve que l’acquisition de la Joconde n’est pas légale et le Louvre peut être condamné, tout comme l'état Français, de recel successoral. Le Louvre aura beau prétexter que possession vaut titre comme l'indique la loi pour les meubles dont les tzbleaux, mais le nombre d'œuvres d'art volées aux juifs par les nazis ont bien été restituées à leurs descendants et cela fait jurisprudence.

"La Joconde au Masculin"

Sortie fin mai 2024 chez ONAN éditions

onaneditions@yahoo.fr