Taxi Girl, les loups dans le grenier

En fouillant dans le grenier chez ma mère, un dimanche après-midi alors qu’il pleuvait, je suis tombé sur un tableau sublime en déplaçant un vieux landau et des pneus neige. C’était tout simplement troublant. Fascinant. J’avais là sous les yeux le légendaire Taxi Girl et toute une époque revivait avec ces loups dans le grenier, celle de l’histoire du rock français des années 80.  L’after-punk new-wave trottait dans la tête et je fredonnais « Cherchez le garçon »  me souvenant d’ailleurs que Laurent Sinclair l’avait composé  lui aussi,  un dimanche après-midi à Levallois dans l’appartement familial. 

Un coup de chiffon pour dépoussiérer l’œuvre et comme par magie telle la lampe d’Aladin, j’oubliais la pâle reprise de la Star Académy. L’énergie du groupe revivait comme du temps du Palace ou du Rose Bonbon et l’émotion sucrée était d’autant plus grande que Daniel Darc, qui avec Laurent Sinclair et Mirwais Stass conduisirent le Taxi, vient juste de tirer sa révérence. C’était le 28 février 2013.

Evidemment avec cette huile sur toile acrylique aux couleurs criardes telle une œuvre pop art d’Andy Warohl, je retrouvais l’avant-garde décalé d’une artiste qui m’est chère, Véronique Le Bailly, puisqu’elle est ma sœur et fait les beaux jours de Montmartre avec ces portraits enlevés. D’ailleurs Taxi Girl n’était pas le seul loup à hiberner ainsi dans le grenier. A « La dérobade » en déplaçant un vieux matelas, je découvre Daniel Duval, l’une des figures du cinéma français qui tel un roi nègre pose avec jolie muse, l’actrice Cécile Le Bailly. Et que pour le tableau familial soit complet, caché derrière une vieille commode Louis XVIe complétement débraillée, je découvre le dandy australien Dorian Le Bailly, qui après une crise amoureuse a reçu quelques coup de couteau, mais malgré la lacération garde toujours grace à un peu de scotch l'éternelle jeunesse, comme Dorian Gray. Celle équivoque bien sûr.

Kävin'Ka