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Yves Berton de Kävin'Ka. 

 

Yves Berton, histoire d'une reconversion

A 33 ans, celui qui a contribué à médiatiser le phénomène boys band se découvre une passion pour la chanson. Tout le monde rêve de devenir star. Et surtout ceux qui les fréquentent. Histoire d'une reconversion sur un air de techno.

YVES BERTON, IL A LÂCHE SON MICRO POUR UN STYLO. Article paru dans Voici le 28 juin 1999...

La décapotable rouge fonce dans les rues de Paris, lâchant dans son sillage un torrent de décibels.Au volant :Yves Berton dont la tenue "ultra fashion" ferait pâlir d'envie plus d'un boys band. Il y a six mois, ce pimpant trentenaire rédigeait encore des articles "people" pour le quotidien le Parisien. «Lorsque j'ai annoncé au journal: "Demain je sors un disque", on m' rétorqué : "Non, non, demain tu rends ton sujet."» Mais le lendemain, point d'Yves. «Ils ont cru que j'étais malade, puis ils ont appris mon départ par une dépêche d'AFP.» Après dix ans de bons et loyaux services «l'inénarrable Yves Berton» (comme l'appelaient les attachés de presse parisiennes) abandonnait donc le journalisme aussi soudainement qu'il y était entré à l'âge de 23 ans. «J'ai choisi de travailler dans la presse par conviction, mais aussi en réaction contre mon frère, très doué, qui me croyait incapable d'écrire une ligne. Suite à un stage au Parisien, Yves se voit confier la rubrique des faits divers. L'exercice l'amuse, mais son imagination inquiète vite ses employeurs. «Tu seras mieux à la page des spectacles» préconisent-ils. En route pour le showbiz ! A raison d'une interview par jour, il rencontre alors toutes les stars de la planète : «Les artistes étrangers sont plus pros que les Français. Prenez Pascal Obispo : c'est un type plutôt gentil. Mais en interview, il est impossible. Quand vous lui posez une question, il vous la renvoie à la figure en riant grassement.» Pour surprendre ses interlocuteurs, Yves n'est pas à court d'idées. Il déboule au rendez-vous les cheveux teints en bleu ou en blond platine, vêtu d'un short de skater, ou d'un kilt en plastique noir. «Un soir au Queen, Johnny me demande: "T'as un slip sous ta jupe ?" Il a vérifié.» Et alors ? «Je portais un Calvin Klein.» Le Queen,le Gibus, tous les soirs Yves fréquente les boîtes branchées de la capitale plus propices aux confidences de stars que le bureau d'une maison de production. Mais les réveils sont difficiles.«Je venais de passer toute une matinée à interviewer un groupe de rap lorsque j'ai réalisé que je m'étais trompé d'hôtel. Et, par conséquent de groupe.»

Yves Berton, histoire d'une reconversion, article de Voici du 28 juin 1998

 

Entre gags et mondanités, Yves continue de mener une vie insouciante. Jusqu'au jour où il apprend le suicide de son frère. L'épreuve est terrible. Six mois plus tard, après un concert des Worlds Apart, il tente de se rendre en coulisse pour interviewer le groupe. Mais les vigiles l'interceptent. Il n'a pas le bon badge. Yves se fait frapper à coup de manivelle. Résultat, quelques jours d'hôpital et un mois d'arrêt de travail pendant lequel Yves cogite. Il se rappelle le groupe qu'il avait monté pendant son adolescence avec son frère. Il réalise qu'il s'est trompé de voie: «J'étais un saltimbanque déguisé en journaliste. Il fallait que je m'exprime autrement.»Yves Berton,histoire d'une reconversion sur un air de techno Pendant l'été 1998, il réalise une maquette de disque, une comptine aux accents techno qu'il fait écouter au producteur Orlando, le frère de Dalida. «Dès qu'il l'a écoutée, il m'a dit; "Tu ne signes avec personne d'autres que moi."» Un an plus tard, Yves B. enchaîne galas et émissions de télé. En coulisse, il retrouve les artistes qu'il a interviewé, en particulier ces boys bands qui lui doivent une fière chandelle. Il fut l'un des rares journalistes à lessoutenir. Si certains d'entre eux l'accueillent à bras ouverts, d'autres le battent froid, comme Filip, le leader des 2Be3: Pour me signifier son mépris, il a ôté ses chaussettes et les a balancées dans la voiture.» Un geste qui boulverse Yves comme le boulverse la perspective de ne pas être pris au sérieux par ses anciens collègues journalistes: «Être chanteur, ce n'est pas une lubie. Je leur montrerai de quoi je suis capable.»

Erick Grisel

 Voici, le 28 juin 1999.

Tag(s) : #musique, #People, #arts, #Société
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